L’administration électronique : de la nécessité d’un mouvement d’ensemble
L’OMAP a consacré la journée du 04 juillet à la réflexion collective sur l’état de l’administration électronique dans le pays. Tous ceux qui ont participé aux travaux des trois plénières programmées ont été largement comblés par la pertinence des constats, des explications et des propositions formulées par une brochette d’intervenants au fait du sujet qu’ils avaient à traiter. Certes, les leçons à tirer des démarches actuelles dans le domaine de la digitalisation des services et prestations administratifs sont nombreuses, beaucoup d’entre elles ont été relevées et étayées par la Cour des Comptes dans le rapport qu’elle a dédié récemment à la question. Nous préférons ici mettre l’accent sur une défaillance majeure, récurrente, chaque fois qu’il s’agit de traiter d’une politique publique d’essence horizontale ou/et transversale : c’est le manque déplorable du mouvement d’ensemble.
Autrement dit, l’attachement des administrations à l’approche sectorielle, le chacun pour soi des institutions, la prolifération des stratégies verticales, forcément désordonnées, au détriment d’une action publique coordonnée, planifiée et partagée, aussi bien dans sa conception, comme dans sa mise en œuvre. Or, en matière de gestion numérique, plus que dans tout autre domaine, l’interconnexion des plates formes et le pilotage d’ensemble sont les seuls moyens de garantir une offre de services et de prestations intéressante et suffisamment riche, à même de répondre aux multiples attentes des citoyennes et citoyens, à l’égard des services publics.
La tâche est rude, voire quasi impossible, tant les déterminants d’action en silos sont ancrés dans le paysage politico administratif marocain. Mais, il n’est jamais trop tard pour commencer. A cet effet, l’OMAP pense que trois acteurs institutionnels ont un rôle déterminant à jouer dans la réussite de ce mouvement d’ensemble : la présidence du gouvernement - qui peut s’appuyer pour l’exercice de son rôle de pilotage sur les deux départements chargés respectivement de la réforme de l’administration et du numérique, ainsi que sur la nouvelle agence de développement digitale (ADD) ; le ministère de l’intérieur, administration de proximité par excellence, ensuite; et le ministère des finances, chargé de l’allocation des ressources budgétaires nécessaires à la concrétisation de ce mouvement d’ensemble, enfin.